Cali
Quels sont les souvenirs que tu gardes de ton enfance et de ton adolescence ? Est-ce que cette période est pour toi un bon ou un mauvais souvenir ?
J'utilise mon enfance comme une résilience. La perte de ma maman très jeune est un mauvais souvenir mais aujourd'hui ce manque m'aide à être plus ouvert aux autres. Je l'ai vécu dans un village ou tous les jeunes étaient très proches, solidaires donc heureux. La découverte de mon corps et sa transformation n'a pas été facile à vivre. Ça reste quand même une période vers laquelle je me tourne. Je voudrais être encore un enfant, j'y arrive parfois...
Quel genre d'élève étais-tu ? Quels cours t'intéressaient le plus ?
J'étais un élève très respectueux des professeurs et des instituteurs qui prenaient à coeur leur métier, le plus beau du monde. Par contre rebelle contre les autres. Le sport, l'anglais et les maths étaient mes matières favorites.
Qu'est-ce qui était le plus important pour toi à l'école : les études ou les copains ?
Les copains ! Les fins de 3ème et de seconde étaient jouissives car sanctionnées d'aucun examen, nous passions donc nos heures de cours à organiser des grillades et des boums ! Fabienne, je peux te le dire j'étais fou amoureux de toi en seconde !
Crédit photo : Francis Vernhet.
Y a-t-il un professeur qui t'ait particulièrement marqué ? Pourquoi ?
Oui, Monsieur Montaubran, professeur de français latin en quatrième. Il m'a fait découvrir Zadig qui a contribué à mon épanouissement sexuel. Sinon ses cours étaient de vraies foires, une folie. Mais au milieu du chaos, il gardait l'oeil doux et paisible pour nous offrir son amour de notre langue.
Quel métier voulais-tu faire quand tu étais petit ? As-tu toujours été attiré par la musique ?
Quand j'étais petit, je voulais être rugbyman mais ce n'était pas un métier à l'époque. Je ne voulais pas devenir musicien, je le suis devenu, ce n'est toujours pas un métier !
Quelle est la plus grosse bêtise que tu aies faite ? As-tu été puni pour cette bêtise ?
La plus grosse, c'est une fugue le jour de la rentrée en Terminale. Au lieu d'aller au lycée, je suis parti rejoindre une amoureuse en Irlande. Ma punition pour cette fugue était dans les yeux si tristes de mon père à mon retour.
As-tu une madeleine de Proust ? Quelles images te viennent en tête dans ces moments-là ?
Quand je passe le panneau de mon village d'enfance Vernet les bains, il y a l'odeur de mon enfance, de mon adolescence ! Sinon ce n'est pas une madeleine mais une nonette, une sorte de gâteau de pain d'épice fourré à l'orange. J'allais à l'heure du goûter chercher ma nonette chez l'épicière et me refugier dans les jupes de ma grand-mère pour la déguster amoureusement.
Crédit photo : Francis Vernhet.
As-tu gardé contact avec d'anciens camarades de classe ? A quelles occasions vous retrouvez-vous ?
Mes amis d'enfance sont mes amis de vie aujourd'hui. Par contre Fabienne où es-tu ?
Est-ce que tu es resté en contact avec les musiciens qui composaient tes groupes d'adolescent ? Est-ce qu'il t'arrive encore de jouer avec eux ?
Mon premier groupe était les "pénétration anale" : je suis le parrain du fils d'Alec le batteur, le bassiste hurleur Fernand s'occupe aujourd'hui du graphisme de mes disques. Je revois Nicolas le guitariste qui compose toujours du côté d'Albi et le bassiste de mon groupe suivant "les rebelles" Bruno est mon manager aujourd'hui.
Quels sont tes futurs projets ?
Une tournée plutôt acoustique nommée NU, un enregistrement de chansons traditionnelles catalanes avec une cobla (un groupe de musiciens), une petite tournée avec "les hyènes", groupe punk de Denis Barthes et JP Roy des Noir Des', un projet musical autour de Léo Ferré et sinon vivre vivre vivre et faire le con !
Interview réalisée par David Héry.