Les Toiles enchantées permet aux enfants hospitalisés de voir des films sur grand écran
- Quel souvenir gardez-vous de votre enfance ?
J'en ai un qui me vient d'emblée et qui est certainement à l'origine de mon engagement en milieu hospitalier. J'ai grandi en Angleterre, car mon père était journaliste pour la BBC. J'ai du être hospitalisé assez jeune, donc dans les années 70. Rien de grave mais je suis resté un petit moment à l'hôpital et je me rappelle qu'il y avait au sein de l'hôpital, une radio : Radio Lollipop. C'était donc une radio qui était diffusée dans les chambres des enfants, mais aussi avec des animations, comme des clowns qui se déplaçaient dans les différents services.
Cela m'avait marqué, car à notre retour en France, j'ai du être à nouveau hospitalisé pour mon suivi, et là, il n'y avait rien. Quand je suis arrivé en tant qu'employé à Necker, j'ai tout de suite essayé de mettre en place des animations pour les gamins, comme la fête de la musique à l'hôpital avec des artistes connus.
Il ne faut pas oublier que l'hôpital est un lieu de vie, pas seulement un endroit où l'on soigne !
- Avez-vous gardé contact avec vos anciens camarades de classe ? A quelle occasion vous retrouvez-vous ?
J'en ai retrouvé quelques uns grâce à Trombi. Ce qui est assez drôle c'est qu'une de mes anciens camarades de classe habite dans mon immeuble. On ne s'était jamais croisé !
Sinon, on est trois à se retrouver assez régulièrement autour d'un repas. On se dit à chaque fois qu'il faut absolument faire une grande soirée avec toute la classe mais on n'a pas encore trouvé le temps d'organiser tout ça ! Et nous sommes toujours sur "l'enquête" car certains restent introuvables.
- Quand vous étiez ado, vous vouliez changer le monde ?
Oui, je faisais partie de ceux qui rêvaient de changer de monde en faisant de belles ou de grandes choses, du moins en aidant ceux qui peuvent changer le monde.
- Comment êtes-vous arrivé aux Toiles Enchantées ?
Pendant 12 ans, j'ai été responsable de la communication de l'hôpital Necker enfants malades à Paris. Un jour de 1995, Gisèle Tsobanian m'appelle et me dit : "Je travaille sur le film Un Indien dans la ville. J'aimerais le projeter aux enfants de votre établissement." Nous n'avions ni projecteur, ni écran, mais elle a loué tout le matériel et engagé un projectionniste pour l'occasion. Une vingtaine d'enfants ont assisté à la projection : ça a été une heure trente de magie ! Les enfants sont retournés dans leur chambre ravis, à tel point que les infirmières ont eu du mal à calmer leur excitation !
C'était une première projection au sein de l'hôpital et c'est comme ça que deux ans plus tard, l'association les Toiles enchantées est née sous l'impulsion de Gisèle Tsobanian.
Accueillir au sein de Necker 5 à 6 projections annuelles, m'a donné envie de rejoindre les Toiles enchantées. Cela fait maintenant plus de quatre ans que je travaille pour l'association.
- Est-ce que c'est vous qui contactez les hôpitaux ou ce sont les hôpitaux qui vous contactent ?
Bonne question ! A une époque, c'était l'association qui allait vers les centres hospitaliers. Maintenant, ce sont les centres qui nous sollicitent, car nous sommes plus connus aujourd'hui, peut-être grâce aux opérations de communication que nous menons. Cependant, nous sommes encore loin d'être connus de toutes les structures qui accueillent les enfants malades.
Soyons clairs : quand on intervient, c'est totalement gratuit pour la structure qui nous accueille. Par contre, une projection qu'offrent les Toiles enchantées coûte environ 1300 Euros. Ce sont des projectionnistes professionnels itinérants qui travaillent pour l'association. C'est un métier assez difficile, car c'est plus d'une tonne de matériel à installer et à ranger dans la journée. J'admire les trois équipes qui oeuvrent pour ces projections. Quand je leur demande où ils puisent l'énergie pour faire ça tous les jours, ils me répondent tous que le sourire des enfants suffit à leur donner envie de continuer !
- Où sont implantés les hôpitaux pour enfants ? Y a-t-il des hôpitaux un peu partout en France ou seulement des services pédiatriques au sein des hôpitaux ?
Il y a trois types d'établissements :
- les hôpitaux uniquement pédiatriques dans les grandes villes tels que Necker ou Robert Debré
- les hôpitaux avec deux, trois ou quatre départements de pédiatrie (à titre de comparaison, Necker comprend 25 services différents)
- et 50 % des centres où nous allons sont des centres spécialisés pour enfants et adolescents malades et handicapés. Ce sont des structures où il n'y a plus de bloc opératoire mais qui sont dédiées à la rééducation, à la réadaptation. Les enfants y restent pour de très longues périodes où ils peuvent suivre une scolarité adaptée à leur pathologie.
Ce sont ces dernières structures surtout qui sont notre raison d'être. Dans un hôpital comme Necker, avec 400 malades, seulement une vingtaine pourra assister à la projection, car ils sont en phase aigüe. Ils ont besoin de soins constants et se fatiguent très vite. Dans les IME (Institut médico-éducatif ) ou IMP (institut médicopédagogique), les enfants sont toujours malades ou handicapés, mais sont plus à même d'assister à une projection. Dans ces établissements, nous sommes plus aux alentours d'une centaine d'enfants assistant aux projections.
- Est-ce que les enfants se retrouvent après les projections ?
Cela dépend des cas. Certains ont besoin de retourner tout de suite dans leur chambre pour des soins ou tout simplement de se reposer. C'est long une projection !
D'autres sont tellement excités qu'ils ont du mal à regagner leur chambre, surtout si on leur a distribué des "goodies" (objets publicitaires). On envoie également des affiches du film un mois avant la projection, ça a tendance à faire un peu monter la pression de l'attente.
On peut avoir des rencontres avec les réalisateurs, des acteurs, des doubleurs notamment lors des avant premières. Par exemple, nous avons projeté Toy Story 3 une semaine avant la sortie nationale et Frédérique Bell, qui doublait Barbie est venue à la rencontre des gamins. Elle a très vite su les mettre à l'aise en leur expliquant comment doubler un film en prenant la voix de Barbie. Les enfants étaient ravis, elle les a beaucoup fait rire. Ils sont toujours très fiers de pouvoir dire à leur famille "Le film qui sort mercredi, je l'ai vu en avant-première !".
- Que deviennent les "anciens enfants malades" ?
Il m'arrive régulièrement d'avoir des appels d'enfants devenus jeunes adultes me disant "J'avais assisté à vos projections, est-ce que je peux vous faire un don ? Est-ce que je peux devenir bénévole ?".
C'est assez émouvant.
Il y a aussi des enfants qu'on a rencontrés en hôpital que l'on retrouve en institut spécialisé. Ainsi on les suit au fur et à mesure de leur parcours vers la guérison. Il y a des enfants qui sont dans ces centres de rééducation pour plusieurs années et les projectionnistes les croisent depuis une dizaine d'années. Ils ont eu le temps de tisser une relation de complicité avec ces enfants. C'est aussi ça, la récompense de leur travail au quotidien.
- Quels sont les projets des Toiles Enchantées pour 2011 ?
Nous cherchons toujours à augmenter le nombre de projections annuelles mais aussi multiplier les ateliers cinéma. Nous ne faisons pas que projeter des films, nous proposons aussi aux enfants, avec la participation de professionnels comme Isabelle Nanty, Nils Tavernier, de découvrir la genèse d'un film. Les réalisateurs viennent passer environ deux semaines avec les jeunes pour écrire un scénario, le jouer et le filmer. Les enfants sont tour à tour, scénaristes, metteurs en scène, acteurs, techniciens. C'est le fil rouge de l'association, et puis nous avons un autre projet pour 2011.
Je lance un appel à tous ceux qui veulent nous accompagner. Nous avons fait, avec l'aide d'Universal, la première projection mondiale en 3D en milieu hospitalier avec le film "Moi moche et méchant". Nous avions loué tout le matériel nécessaire (projecteurs, lunettes, ordinateur spécialisé, console de son) et avons projeté le film dans un centre pour enfants handicapés situé à Neuilly. Ils étaient une centaine d'enfants dans la salle et la plupart n'avaient jamais vu un film en relief. C'était hallucinant de voir les enfants tendre les mains pour essayer d'attraper les personnages. Ca a tellement bien marché que depuis, nous voulons acquérir un équipement numérique de projection en relief complet. Pour info, ça devrait nous coûter environ 120 000 Euros. De ce fait, nous sommes toujours à la recherche de fonds pour pouvoir offrir les derniers films à l'affiche aux enfants malades. Malheureusement, les financements publics sont en chute libre.
- Quel regard portent vos amis d'enfance sur votre action ?
Ils sont tous sensibles à la cause qu'on mène aux Toiles enchantées. L'enfance est quelque chose de sacré et de fédérateur. Ils m'envient aussi car il faut avouer que j'ai un travail qui sort de l'ordinaire et qui est très gratifiant.
Si vous souhaitez faire un don :
Rendez-vous sur le site les Toiles Enchantées , les donateurs peuvent directement télécharger le reçu fiscal qui leur permettra de déduire 60% de leur don des impôts. Il est également possible d'envoyer un chèque :
Les Toiles enchantées
6 boulevard Montmartre
75009 Paris
125 établissements partenaires :
I.M.E.: Institut Medico Educatif
A.D.A.P.T.: Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes
handicapées
I.E.M. Institut Education Motrice
E.R.E.A Etablissement regional d'Enseignement adapté
E.M.P.Externat medico Pedagogique
Hôpital d'Enfants la Timone 13 385 Marseille
I.M.E. Marc Signac 16 190 Montmoreau
Hôpital de Rochefort 17 301 Rochefort
Centre Hélio-Marin de l'île d'Oléron 17 370 St-Trojan-les-Bains
I.M.E. Le Manoir d'Emilie 17 530 Arvert
I.M.E. Les Papillons Blancs 27 703 Les Andelys
Centre de Réeducation Fonctionelle l' A.D.A.P.T. 29 200 Brest
C.H.U. de Brest 29 609 Brest
I.M.E. Hallouvry 35 135 Chantepie
Centre Helio Marin 22 190 Plérin
Centre de Perharidy 29 680 Roscoff
Hôpital Pellegrin 33 000 Bordeaux
Centre René Cassagne 33 150 Cenon
Domaine de Biré 33 370 Tresses
La Marrière 44 300 Nantes
Centre Pen Bron 44 420 La Turbale
I.M.E. Lucien Desmont 44 600 Saint-Nazaire
Hôpital Jeanne de Flandres 59 037 Lille
I. E. M. L'ADAPT 59 407 Cambrais
Centre de Bois-Larris 60 260 Lamorlaye
Institut d'Education Motrice Sévigné 62 400 Béthune
Centre d'Education Motrice Thalassa 62 600 Berck-sur-Mer
Fondation Franco-américaine 62 606 Berck
I. E. M. Vent de Brise 62 803 Liévin
Hôtel Dieu 63 000 Clermont-Ferrand
Centre Médical Infantile 63 540 Romagna
Aide aux enfants paralysés 75 011 Paris
Hôpital d'enfants Armand Trousseau 75 012 Paris
Hôpital de la Pitié Salpétrière 75 013 Paris
Association Notre-Dame-de-Joie 75 014 Paris
Hôpital Saint-Vincent-de-Paul 75 014 Paris
Maison De Solenn 75 014 Paris
Centre Saint Jean de Dieu 75 015 Paris
Hôpital Necker-Enfants Malades 75 015 Paris
Hôpital Robert Debré 75 019 Paris
Institut d'Education Motrice Colette Yver 76 000 Rouen
Hôpital Charles Nicolle 76 031 Rouen
I. M. E. La Parentèle 76 290 Montivilliers
Centre Olivier Suchetet (L'ADAPT) 76 501 Elboeuf
Etablissement d'Education Motrice Denis Cordonnier 76 600 Le Havre
I. M. E. Le Château Blanc 76 880 Arques-la-Bataille
Centre Médical et pédiatrique de Neufmoutiers 77 610 Neufmoutiers-en-Brie
L'Envol, Echouboulains Centre H.Tézenas du Montcel 77 830 Echouboulains
I.M.E. Alfred Binet 78 130 Les Mureaux
La Roseraie 78 420 Carrière-sur-Seine
I.M.E. Le chemin des Lauris 78 500 Sartrouville
Institut d'éducation motrice- Château de Richebourg 78 550 Richebourg
Centre de Pédiatrie et de Rééducation de Bullion 78 830 Bullion
Institut d'éducation motrice, Château de Bailly 78 870 Bailly
Institut Médico-éducatif L'envol 78 930 Breuil Bois Robert
I.M.E. Le logis de Vilaine 79 400 Azay-le-Brulé
C.H.U. de Poitiers 86 021 Poitiers
I.M.E. de Mauroc 86 280 Saint-Benoît
Hôpital Dupuytren 87 042 Limoges
I.M.E. Draveil 91 210 Draveil
Centre de Réeducation pour I.M.C. 92 200 Neuilly-sur-Seine
Hôpital Américain 92 200 Neuilly-sur-Seine
I.M.E. Léonce Malecot 92 210 St-Cloud
Hôpital Raymond Poincaré 92 380 Garches
E.R.E.A.Toulouse Lautrec 92 420 Vaucresson
Hôpital Jean Verdier 93 140 Bondy
E. M. P. René Lalouette 93 600 Aulnay-sous-Bois
I.M.P. Les Joncs Marins 94 170 Le Perreux
Centre Hospitalier de Bicêtre 94 275 Le Kremlin-Bicêtre
Centre de Réeducation Fonctionnelle 94 354 Villiers-sur-Marne
Hôpital National de St-Maurice 94 415 St-Maurice
Institut Gustave Roussy 94 805 Villejuif
I.M.E. La Chamade 95 221 Herblay
Centre Hospitalier de Gonesse 95 500 Gonesse
Centre Madeleine Fockenberghe 95 500 Gonesse
Pouponnière Médicale de Margency 95 580 Margency
Hôpital de Prémontré 02 320 Prémontré
Hôpital Lenval pour Enfants 06 200 Nice
I.M.E. Mirasol 06 250 Mougins
I.E.M. des P.E.P. 06 300 Nice
Centre Hospitalier de Cannes 06 401 Cannes Cedex
Fondation Ellen Poidatz 88 170 Saint-Fargeau
La Genthillomière 92 430 Marnes-la Coquette
La Mallerie 92 140 Clamart
Centre Maurice Coutot 93 140 Bondy
Hôpital de la Citadelle Liège / Belgique
Centre Hospitalier Universitaire Saint-Pierre Bruxelles / Belgique
SOS Villages d'Enfants Sanankoroba / Bamako / Mali
SOS Villages d'Enfants Sevare / Mopti / Mali