C'était quelque chose à l'époque le lycée Paul Langevin de Martigues !
- Qui a eu l'idée d'organiser ces retrouvailles ?
En 2006, lors du déménagement de ma mère, j'ai trouvé une photo de classe de 4ème moderne. J'avais 13 ans sur cette photographie et toutes ces années après, j'ai eu envie de retrouver tous ceux de cette classe. Deux mois et demi après le début de mes recherches, j'avais pratiquement retrouvé tout le monde. En mai, nous nous sommes donc réunis autour d'un repas champêtre. La presse est venue. Suite à l'article paru, d'autres anciens élèves des autres classes m'ont contacté pour me dire : "Ce serait bien de faire de même avec nous.". Je suis resté 10 ans au lycée, donc j'avais toutes les classes de ces années à retrouver. Je me suis donné les vacances pour y réfléchir. En septembre 2006, nous avons alors monté l'association et le 22 octobre 2006, avait lieu l'inauguration de "Copains d'antan". Il y avait à l'époque 90 membres. Aujourd'hui nous comptons plus de 350 inscrits. Ce sont surtout des anciens des années 1960/70. Nos membres ont entre 50 et 65 ans.
- Comment se déroule votre recherche d'anciens élèves ?
Nous utilisons des méthodes différentes pour les hommes et pour les femmes.
Les copines de classe se sont toutes mariées ou presque et ont perdu leur nom de jeune fille. On les retrouve via Trombi si elles ont mentionné leur nom de jeune fille. Sinon, c'est grâce aux liens de parenté (surtout via les parents proches) qu'on parvient à les retrouver.
Pour les garçons, c'est plus simple. On utilise Trombi.com ou l'annuaire pour ceux qui sont restés dans la région. Encore faut-il se rappeler la bonne orthographe du nom de famille !
Mais nous faisons de moins en moins de recherches d'anciens. Maintenant que nous avons une petite notoriété, ce sont les anciens élèves qui nous contactent via notre site ou trombi.com. De nouveaux membres arrivent constamment alors que les anciens membres moins actifs mais qui continuent à adhérer à l'association leur laissent la place. Cet état de fait donnant sans cesse une synergie à nos actions.
- Combien de temps cela vous a-t-il pris pour organiser cette réunion ?
Nous avons commencé d'une manière très décontractée qui sied bien à notre région des Bouches-du-Rhône ! Notre première démarche il y a six mois fut de réserver la salle du Grès où se déroulera le spectacle. C'est une très belle salle qui nous est gracieusement prêtée par la mairie de Martigues.
Edwige a commencé à contacter les anciens du lycée via une annonce de retrouvailles sur Trombi.com. Tout s'est mis en place petit à petit.
On a lancé vraiment l'action de force, il y a deux semaines. On s'est aperçu que plus on mettait de temps à organiser une manifestation, moins on avait d'entrées. Donc, on ne s'y prend pas très longtemps à l'avance car personne ne sait son emploi du temps six mois avant. Lorsque c'est tout nouveau tout beau, c'est plus dynamique. Nous avons des réservations tous les jours.
Pour monter le spectacle, nous avons organisé des réunions depuis trois mois, mais le gros du travail a commencé le mois passé et se poursuit actuellement.
- Les retrouvailles auront lieu dans l'établissement ?
Non, pas pour cette occasion car la sécurité nous l'interdit. Mais nous y retournons souvent avec l'association. L'assemblée générale annuelle a toujours lieu dans une classe mise à disposition par l'établissement. Le lycée a un peu changé depuis ses origines. On revoit nos anciens professeurs régulièrement, ils sont membres d'honneur de notre association.
- Combien de personnes ont été invitées ?
Nous en sommes à 3443 invitations via l'annonce sur Trombi.com. La presse est venue nous voir, nous avons édité des affiches et l'événement est également annoncé sur notre site internet. Les réservations ont été ouvertes il y a trois jours et nous en sommes à 80 inscrits pour l'instant. La capacité de la salle est limitée à 160 personnes.
- Qu'allez-vous faire lors de ces retrouvailles ?
À chaque fois que nous organisons une journée de ce genre, nous patronnons toujours une action caritative. On fait donc une manifestation de qualité pour attirer du monde et récolter un maximum de dons. Il y a 5 ans, lors de l'inauguration, "Enfance et partage" a reçu de notre association un don de 1 750 Euros et cette année, nous avons choisi l'ONG "Kassoumaye Provence" qui oeuvre pour les enfants les plus défavorisés de la Casamance*, et dont la présidente fait partie de notre association. Un groupe d'artistes bénévoles, dirigé par ma fille (ce qui facilite leur venue), va faire un spectacle de cabaret avec des sosies, des magiciens, des danseurs et des chanteurs. Il y aura deux parties de 50 minutes chacune avec un entracte récréatif et caritatif animé d'une tombola pour récolter des fonds. Les bénéfices de la buvette et des entrées viendront grossir la cagnotte. Nous ne garderons que ce qui sera nécessaire à couvrir nos frais.
- Quelque chose de spécial à ajouter ?
Nous espérons que les anciens de Paul Langevin viendront nombreux. En général, un tel événement nous apporte une vingtaine de nouveaux membres au sein de notre association.
Nous avons un site internet. Les membres peuvent se connecter avec un login et un mot de passe. Nous avons un peu plus d'une centaine de photos de classe en ligne ainsi qu'un trombinoscope, un diaporama de nos activités, un forum et beaucoup d'autres rubriques qui se rapportent au lycée.
Nous organisons beaucoup de sorties culinaires thématiques (ex : week-end dans le Gers, week-end truffe, le week-end champignon aura lieu dans trois semaines chez un de nos membres). À notre âge, c'est un plaisir facile à partager. Grâce à ces retrouvailles, on n'a pas forcément retrouvé ses anciens copains mais on s'en est fait beaucoup de nouveaux.
- Avez-vous une anecdote au sujet de l'établissement ?
Le lycée regroupait tous les élèves des environs de l'étang de Berre. Quand on arrivait là, c'était la première fois que l'on quittait le giron familial. Dès le printemps, on allait se baigner dans l'étang de Berre qui était plus propre que la mer à l'époque. On allait ramasser les oursins ou les moules à la pause déjeuner avec les surveillants qui n'avaient que quelques années de plus que nous. On cassait la croute au bord de l'eau.
Bref, on goûtait à une nouvelle forme de liberté. C'était un peu folklorique et il y eu quelques débordements au point que la direction du lycée a dû intervenir et une ligne jaune fut tracée dans la cour pour séparer les filles des garçons à la récréation. Ceci a été le thème de l'inauguration de notre association où la surveillante générale de l'époque est venue elle-même couper le ruban jaune qui représentait cette ligne et inaugurer par ce geste notre association.
C'était quelque chose à l'époque le lycée Paul Langevin de Martigues !
* : Région du Sud-Ouest du Sénégal.
Crédit photo : DR.
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