Christiane : proviseur de lycée technique à Bourges
- Quelle est votre fonction au sein de l'établissement ?
Je suis proviseur.
- Comment êtes-vous arrivée à ce poste ?
Pour arriver au poste de proviseur, il faut avoir passé le concours de personnel de direction. Ensuite, généralement commencer comme proviseur adjoint, ce qui a été mon cas. J'ai commencé comme adjointe dans un lycée en Touraine, puis j'ai été nommée proviseur dans plusieurs collèges et je suis arrivée ici à la rentrée 2007.
- Quel métiez rêviez-vous de faire lorsque vous étiez enfant ?
Celui que j'ai fait ! Je rêvais d'être institutrice ou professeur. J'ai donc été professeur de lettres pendant 17 ans.
- Qu'est-ce qui vous a amenée au poste de proviseur ?
Je crois que j'avais envie de sortir de la classe et de faire sauter les murs. J'adorais être enseignante, j'aimais beaucoup le contact avec les élèves, mais j'avais envie de faire autre chose. J'avais 40 ans, donc j'ai souhaité agrandir mon horizon.
- Quel regard portez-vous sur les élèves actuels ?
Je ne peux parler que de ce que j'ai connu évidemment dans les différents établissements que j'ai dirigés ou ceux où j'ai enseigné. Je n'ai pas connu d'établissement difficile. Je porte un regard sur eux qui a bien sûr une grande évolution, mais globalement, je ne pense pas qu'ils soient plus difficiles qu'avant. Un avant que je mettrais il y a 20 ans. En revanche, je dirais qu'ils sont plus perdus. Ils ont moins de repères. Et je crois surtout qu'ils attendent, malgré ce qu'ils peuvent dire, des repères et que les adultes se comportent en adultes. Ce n'est pas toujours le cas et je crois que pour ces raisons là, ils sont souvent perdus.
- Quel souvenir gardez-vous de votre scolarité ?
Beaucoup de souvenirs. J'étais, en apparence, une petite élève modèle. J'étais très "dans le moule", très conforme aux attentes des adultes. Mes révoltes étaient plus intérieures. J'ai fait aussi quelques bêtises bien entendu ! Des petites bêtises comme s'envoyer des choses à travers la classe avec une camarade de terminale pendant le cours de mathématiques.
- Quels cours vous passionnaient et pourquoi ? A cause du thème ou de l'enseignant ?
A vrai dire beaucoup ! Les lettres puisque j'ai enseigné cette matière. Le français, le grec et le latin m'intéressaient beaucoup. Mais j'étais aussi passionnée par les mathématiques parce que c'était pour moi un jeu intellectuel.
Il y a eu aussi des professeurs emblématiques essentiellement en français.
- Avez-vous gardé contact avec vos camarades de classe et comment ?
Non, pas vraiment. Une seule amie avec laquelle on ne s'est jamais perdu de vue. Elle habite toujours dans notre région d'origine : le Sud de la France et nous nous voyons quatre à cinq fois par an !
- N'avez-vous pas eu envie toutes les deux de réunir votre classe tout entière ?
Si ! Nous avions commencé des recherches sur Trombi et sur internet en général. Nous avons retrouvé quelques camarades, mais ce n'est pas forcément ceux que l'on a envie de revoir ! En réalité, nous cherchions surtout une de nos amies : Annie Morat. On ne l'a jamais retrouvée. Mais elle a sûrement changé de nom depuis en se mariant.
- Êtes-vous déjà retournée dans les établissements de votre parcours scolaire ?
Dans, non. Mais je suis très fréquemment repassée devant le lycée Longchamps à Marseille où j'ai fait mes études. Cela fait remonter le souvenir de la papeterie où l'on achetait les nounours en guimauve. Devant les grilles c'est plus le souvenir de la cour qui se situe juste derrière où on faisait d'inénarrables cours d'EPS avec les moyens rudimentaires de l'époque ! Me revient à l'esprit la tête de madame le censeur qui était une vraie peau de vache ! Et puis surtout, les bavardages qu'on avait à la sortie avec les copines.
- Quelque chose de spécial à ajouter ?
Non, plutôt un regret. Nous avions une professeur de philosophie, Mme Maidant qui était légèrement handicapée, elle claudiquait et on n'était pas très gentil avec elle. Par la suite, je l'ai beaucoup regretté.
Crédit photo : Alexandra Rosina