Des Jouets et des Hommes au Grand Palais
Cette exposition est un pur bonheur ! Un propos cohérent, une collection magnifique et une scénographie réussie s'offrent au visiteur adulte ou enfant. On sourit en revoyant certains jouets de notre enfance, on apprend sur l'histoire du jouet, on s'interroge et on rève. C'est un jeu très amusant entre un monde enfantin et une vision d'adulte.
Grâce à un jeu de couleurs, le parcours thématique de l'exposition est clairement établi. Tout commence avec la question du don ritualisé avec une vidéo assez grinçante de Pierrick Sorin en Père Noël.
On poursuit de salles en salles avec dans l'ordre : le thème des animaux puis l'illusion de la vie avec ses automates, jouets mécaniques, et autres robots pour ensuite entrer dans le vif du sujet : les filles et les garçons avec les vocations d'un jour puis une salle dédiée aux jouets girly et une autre pour les jeux au parfum de testostérone et jeux guerriers. Le jouet étant à l'image de notre société, on constate que la parité n'est pas encore une réalité et les mentalités n'ont pas tant évoluées que cela. On s'émerveille devant de magnifiques poupées ou de rutilantes voitures à pédales. On découvre également des jouets insolites comme une poupée de l'antiquité représentant la maternité ou la panoplie du petit prêtre avec crucifx et encensoire, pour relancer les vocations.
L'âge des médias nous replonge ou nous plonge, en fonction de l'âge du visiteur, dans les émissions pour enfants et leurs produits dérivés.
Pierrick Sorin vient ponctuer cette superbe exposition avec ses théâtres optiques, ses vidéos ou ses installations avec malice, ironie et parfois même violence. Cerise sur le gâteau, sur le site de la RMN, on a accès à Des jouets, un Sorin. Une série de vidéos retraçant les coulisses de la création de l'artiste, directeur artistique de l'exposition. On y découvre la genèse de ses théâtres optiques et autres fantaisies qui ponctuent l'exposition mais on peut également y visionner des travaux plus anciens. Le plasticien y confirme sa pratique de l'auto-dérision.
Dans les deux dernières salles de l'exposition, une question nous est posée : doit-on un jour abandonner ses jouer ? Finalement, on sort du Grand Palais avec une envie folle de jouer que l'on soit adulte ou enfant !
Ouverture :
tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 20h, nocturne le mercredi jusqu'à 22h. Ouverture anticipée à 9h pendant les vacances scolaires de la Toussaint et Noël. Fermeture exceptionnelle à 18h les 24 et 31 décembre. Fermé le 25 décembre.
Tarifs :
11 euros, TR 8 euros (13-25 ans, demandeur d'emploi, famille nombreuse). Gratuité pour les moins de 13 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse.
Accès :
métro ligne 1, 9 et 13 : Champs-Élysées - Clemenceau ou Franklin-Roosevelt.
Renseignements, achat des billets, téléchargement des audio guides (3 euros) sur www.rmngp.fr
Crédit photo : I would like to live in a dollhouse 2011 Théâtre optique réalisé pour l'exposition © Garance Wester.
OursPoupée Fabricant : Sigikid 1993 © Jean Tholance pour les Arts Décoratifs, Paris.
Autorail, modèle à deux caisses Fabricant : JEP 1955 © Musée Rambolitrain.
Nicolas & Pimprenelle (univers de Nounours) Fabricant : Clodrey D'après la série télévisée Bonne nuit les petits crée en 1962 par Claude Laydu pour l'ORTF © Jean Tholance pour les Arts Décoratifs, Paris.