J'ai la chance d'être toujours en contact avec notre institutrice
- Qui a eu l'idée d'organiser ces retrouvailles ?
C'est Tony qui vit en Italie, qui au bout de 40 ans m'appelle et m'exprime son souhait, son projet de retrouvailles. Quelle surprise ! Il avait retrouvé ma trace dans l'annuaire. Comme j'étais sur place, il m'a demandé de l'aider à retrouver nos camarades de l'époque. J'ai donc fait tout mon possible pour retrouver un maximum d'amis.
- Comment s'est déroulée votre recherche d'anciens camarades de classe ?
J'ai retrouvé des anciens grâce à l'annuaire car peu d'entre nous sont partis de la région. Beaucoup de ceux qui sont parti, sont en Italie. Nous étions une majorité d'enfants d'immigrés italiens. Après-guerre, nos parents étaient venus travailler en France. Certains sont retournés là-bas et d'autres sont restés ici.
J'en ai retrouvés d'autres grâce à vous et à internet en général, mais pas seulement.
Par exemple, je savais que l'un d'entre nous travaillait aux chemins de fer de Provence. J'ai donc écrit à la gare en mettant son nom et ses dates de scolarité à St Antoine. Il m'a répondu tout émerveillé d'avoir été retrouvé cette manière. Maintenant il est adjoint au maire d'un petit village mais conduit toujours sa micheline.
J'ai également cherché et trouvé d'autres camarades de classe dans l'arrière-pays : Suquet, Lantosque, Roquebilière.
Cela a donné lieu à une grande recherche qui m'a passionnée. J'ai aimé jouer à l'enquêtrice !
- Y a-t-il une association d'anciens élèves ?
Non, il n'y a pas d'association d'anciens élèves mais il y a une association de quartier. Une de mes amies en fait partie depuis plus de vingt ans. Je vais aller y faire un tour car ils doivent avoir des archives, aussi bien des témoignages que des photos de l'école.
- Combien de temps cela vous a-t-il pris pour organiser cette réunion ?
Cela m'a pris quatre mois. J'ai commencé mes recherches mi-janvier, et j'ai proposé une réunion en juin. J'ai trouvé les arguments pour que ça se fasse vite car l'été arrivant, ce sont les départs en vacances, puis la rentrée et au final on ne fait rien car on n'est plus dans l'excitation des retrouvailles. Il faut battre le fer tant qu'il est chaud !
- Était-ce difficile ?
Non, trouver les coordonnées et rétablir le contact est assez facile. C'est réunir les uns et les autres qui est ardu car il faut convaincre les gens de venir. Il y a de vieilles rancoeurs qui font qu'on a le : "Si untel vient, je ne viens pas".
- Combien de personnes étaient nécessaires pour organiser l'événement 2009 ?
Nous étions deux : Tony et moi. Nous avons également reçu l'aide de Serge qui nous a conseillé le restaurant où nous avons fait nos retrouvailles. Nous étions une vingtaine à nous retrouver.
- Êtes-vous retournés dans votre école ?
Oui, une dizaine d'entre nous se sont retrouvés à l'école. Cela nous a donné pas mal d'émotions. Comme j'habite toujours sur Nice, j'y étais déjà retournée mais c'est différent lorsqu'on y va avec les personnes de l'époque. Cela a surtout choqué ceux qui n'y étaient jamais revenu car nous étions dans une vieille école et là tout a été rénové : peintures fraîches, portail électrique, toilettes tout confort. Alors qu'à notre époque, ce n'étaient pas le luxe et beaucoup gardent un mauvais souvenir des toilettes à la turque.
- Qu'avez-vous fait lors de vos retrouvailles édition 2009?
Une partie d'entre nous s'est retrouvée à l'école. Nous avons pris l'apéritif dans le quartier de St Isidore puis nous sommes partis dans l'arrière-pays. Nous avons pris la route Napoléon dans la vallée du Var. Il y avait une quarantaine de minute de trajet. Nous sommes arrivés à Lantosque où certains d'entre nous vivent actuellement. Nous avons mangé au restaurant. Tout le monde avait amené ses photos de classe. Je les ai toutes scannées pour constituer les archives de notre petit groupe. Comme il faisait trop chaud pour jouer à la pétanque, nous avons marché et bavardé l'après-midi. Nous sommes allés à la brocante. C'était chaleureux et tranquille comme retrouvailles.
- Comment cela s'est-il déroulé ?
Comme nous réunissions les élèves de 1965 à 1970, certains partaient en 1965 et d'autres arrivaient en 1970. Donc beaucoup se sont retrouvés avec le grand frère ou la petite soeur de la personne qu'ils voulaient retrouver. Mais ça s'est très bien passé car on se connaissait tous en primaire, c'était une petite école de village. On dit le village de St Antoine mais c'est un quartier de Nice, sur les hauteurs.
Nous sommes les mêmes avec les cheveux gris, nous nous sommes reconnus les uns les autres. Surtout que l'on savait à peu près qui allait venir, donc on guettait de loin, "là ça peut être Sylvia, ah non, c'est Marie-Jo" et plus ils ou elles s'approchaient et plus on reconnaissait les visages.
- Combien de personnes ont été invitées à participer à l'édition 2012 ?
Pour le moment, une quarantaine de personnes ont reçu l'invitation. Après, qui viendra ? Je ne sais pas encore. C'est encore loin mai 2012 pour donner une réponse définitive ! J'espère que notre institutrice sera là.
- Quelque chose de spécial à ajouter ?
J'ai la chance d'être toujours en contact avec notre institutrice, Madame Chichportich. Elle était très humaine. C'est drôle mais parmi nos enseignants, nous avons tous gardé le souvenir de notre institutrice de CE1, CE2 : Mme Chichporich. Elle a encore certains de nos cahiers de l'époque ! C'est une mémoire phénoménale. Elle est le témoignage vivant de tout ce qui s'est passé dans le quartier. Elle a eu trois générations d'élèves.
Crédit photo : DR.
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