J'ai un excellent souvenir de mes élèves
- Quel était votre poste au sein du lycée ?
J'enseignais l'organisation du travail et les méthodes de fabrication.
- Pendant combien d'années avez-vous enseigné au lycée Pierre Émile Martin ?
J'ai enseigné ici de 1967 à 1998, jusqu'à mon départ en retraite.
- Qu'est-ce qui vous a amené à ce poste ?
J'ai été enseignant à Montluçon, puis j'ai fait deux années d'école normale à Paris et j'ai été nommé ici à Bourges.
- Étiez-vous déjà revenu dans le lycée depuis votre départ en retraite ?
Oui, je reviens tous les ans lorsque je suis invité à la fin de l'année scolaire. Je ne fais pas partie de l'association des anciens professeurs mais comme je suis invité, je viens avec plaisir.
- Quel regard portez-vous sur vos années de carrière ?
J'ai un excellent souvenir du lycée Pierre Émile Martin et surtout des élèves ! J'ai d'ailleurs gardé contact avec nombre d'entre eux. Je revois régulièrement les anciens élèves que je croise en ville. Ils me reconnaissent facilement puisque j'ai les cheveux toujours aussi blancs ! J'ai d'autant plus plaisir à les revoir car nous étions très proches. À l'époque, je les avais en cour par groupes de 14 ou 15 élèves, ce qui permet une certaine proximité.
- Quel regard portez-vous sur vos années d'élève ?
J'ai eu une scolarité en dents de scie. S'il fallait recommencer, je pense que je referais la même chose car j'ai eu la chance d'arriver ici par la promotion du travail. Évidemment, cela coûte beaucoup, car il faut reprendre ses études sur le tard. Je n'ai passé le CAPET (certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement technique) qu'à 35 ans ! Mais c'est très gratifiant.
- Quelle était votre matière préférée et pourquoi ?
C'était la mécanique car c'est une matière qui permet d'envisager tous les aspects de la production, tous les aspects de l'organisation et tous les aspects de la précision. C'est du concret.
- Est-ce qu'un professeur vous a marqué ?
Oh oui ! En cinquième, notre professeur de maths était formidable. Il savait nous faire travailler et glissait de temps à autre quelques blagues dans son cours.
Ensuite, en ce qui concerne ma formation, j'ai toujours copié. Ma personnalité est une mosaïque, j'ai copié sur les méthodes des uns et des autres en gardant le meilleur de ce qu'ont pu m'apporter les gens.
- Êtes-vous déjà retourné dans les établissements où vous avez étudié ?
Oui, je suis retourné à l'école primaire ! Lorsque j'étais petit, ce qui me frappait c'était les ouvertures des bâtiments. Elles me paraissaient immenses... En y retournant, je les ai trouvées toutes petites ! Je pense que tout rétrécit avec l'âge, y compris les jours, les semaines, les mois, les années.
- Quel regard portez-vous sur le métier d'enseignant de nos jours ?
C'est un petit peu plus difficile qu'avant mais il me semble que certains enseignants lâchent trop vite l'emprise sur les élèves. En ce qui me concerne, j'ai toujours pu maîtriser la classe sans aucun problème, mais c'est certainement plus ardu maintenant.