L'école aux journées du Patrimoine
- Comment est née cette idée de reconstitution de l'école d'autrefois ?
L'association les Mémoires de Puisserguier fait un travail de conservation du patrimoine humain, de la mémoire de notre village. Nous demandons aux personnes âgées de nous raconter le village comme ils l'ont connu depuis leur enfance et nous écrivons des livres pour garder ces témoignages.
A l'occasion des journées du Patrimoine, nous avons fait la reconstitution de plusieurs thèmes :
- les outils de la viticulture (économie principale du village),
- l'épicerie,
- la mercerie,
- les pompiers,
- le cinéma,
- les objets et quotidien,
- les objets insolites,
Et bien sur, l'école, car un village sans école est un village qui n'a pas d'avenir.
- Y a-t-il encore une école à Puisserguier ?
Oui ! L'ancienne école a été détruite par une inondation en 1996. Hélas, deux enfants y sont décédés. Notre village a été très gravement touché. Pendant un moment, les enfants ont été à l'école dans des préfabriqués et maintenant, ils ont une nouvelle école qui a été construite à l'entrée du village. C'est donc une école moderne qui n'a plus le même charme de l'ancienne école du village.
- L'école que vous avez reconstituée reflétait quelle époque ?
Il y avait plusieurs époques. Nous avons cherché du matériel auprès des particuliers puisque beaucoup d'éléments ont été détruits avec l'inondation. On a retrouvé des bureaux tout en bois d'avant 1950 et d'autres beaucoup plus récents dataient des années 1970, avec structures en acier.
- Qu'est ce qui a le plus surpris les enfants venus participer à ces journées ?
L'écriture ! Nous avions retrouvé des cahiers assez anciens (1890) et des personnes du village nous ont prêté leurs propres cahiers qui datent de la 2nde guerre mondiale. C'est vrai que l'écriture et le style des rédactions de l'époque n'ont plus rien à voir avec l'écriture d'aujourd'hui. L'écriture en soi, la façon de former les lettres a bien changé. Les enfants se sont essayé à l'écriture à la plume. Cela n'a pas été sans taches !
- Avez-vous été élève à l'école de Puisserguier ?
Non, je ne suis pas de la région. Je suis franc-comtoise de souche.
- Quel est votre role au sein de l'association ?
Je suis la trésorière.
- Est-ce que vous participez à la rédaction des livres sur l'Histoire de Puisserguier ?
Non, nous ne faisons que retranscrire les propos qui nous sont rapportés par les ainés de Puisserguier. Une personne nous écrit une histoire, nous la publions sur le site et là, le propos d'origine s'enrichit des commentaires et témoignages des habitants. Nos livres ne sont que la reprise des textes tels qu'ils nous sont transmis par les villageois. Ces livres sont des recueils de témoignages. Il y a déjà deux tomes de parus et le 3ème sort le 11 décembre.
- Quels sont les thèmes abordés ?
C'est très vaste ! Cela va des monuments comme la Marianne, les commerces, les personnalités nées sur Puisserguier, le rugby, l'école, les anecdotes etc. La vie d'un village donc c'est très riche !
- Voulez-vous partager une de ces anecdotes avec nous ?
L'enlèvement. Quand j'ai entendu cette histoire pour la première fois, j'ouvrais de grands yeux ! Au début du XXème siècle quand 2 jeunes sortaient ensemble et que les familles n'étaient pas d'accord pour quelles se marient, les deux jeunes partaient avec un témoin. Ils s'absentaient du village pendant un ou deux jours. Le garçon "enlevait" la fille. Lorsqu'ils revenaient, les parents étaient obligés d'accepter le mariage car l'union avait été consommée. Nous avions écrit ce texte sur le site et un vieux monsieur est venu nous voir pour nous demander qui avait écrit le texte. Ils donc allé voir l'auteur et lui a dit : "Vous savez, moi je lui ai enlevée ma femme !". Ce monsieur était heureux et fier qu'on ait un peu raconté sa propre histoire.
- Quel souvenir gardez-vous de votre scolarité ?
De gros pâtés ! J'ai d'ailleurs beaucoup ri en voyant les enfants utiliser les portes plumes. J'ai souvenir d'une scolarité heureuse. Je pense que nous avions beaucoup moins de pression que les enfants d'aujourd'hui.
- Quels cours vous passionnaient et pourquoi ? A cause du thème ou de l'enseignant ?
C'est le calcul, j'en ai même fait ma profession puisque je suis chef comptable. J'ai toujours aimé les chiffres. Je ne sais pas pourquoi. Peut être que les institutrices nous apprenaient à aimer ce qu'elles nous enseignaient.
- Est-ce que ces journées du patrimoine ont été l'occasion de retrouvailles ?
Non, pas au moment des journées du patrimoine. Le but de notre association c'est justement de faire que les gens se retrouvent. Nous faisons des après-midi tous les derniers samedi du mois. Et donc nous avons eu un après-midi sur le thème de l'école avec beaucoup de photos de classe. A ce moment là, nous avons eu des retrouvailles mais pas vraiment lors des journées du patrimoine. Ce ne sont que des gens de Puisserguier donc ils savaient qu'en venant à nos après-midi, ils avaient de fortes chances de retrouver des anciens camarades de classe.
- Etes-vous déjà retourné dans les établissements de votre parcours scolaire ?
Dans les établissements, non car je retourne rarement en Franche-Comté. Lorsque j'y suis allée avec mes filles qui avaient une dizaine d'années, nous sommes allées voir mon lycée et mon école primaire. Je songe à faire des retrouvailles avec mes camarades depuis que j'en ai retrouvés quelques unes via Trombi, mais c'est compliqué car je ne suis pas sur place.