Les souvenirs de jeunesses sont indestructibles.
- Comment s’est déroulée votre recherche d’anciens camarades ?
Sur internet, j’ai eu l’occasion de découvrir les réseaux sociaux dont le site trombi.com. Je me suis vite familiarisé à son utilisation. Rapidement, j’ai pu consulter des photos de mes classes et de celles de mes camarades. J’ai dans la peau les fêtes familiales, alors je me suis lancé…
Après avoir contacté une personne inscrite sur un de ces sites, nous nous sommes répartis les tâches. J’étais mieux armé pour m’occuper de la recherche de mes anciens camarades, l’autre personne s’est chargée de rechercher un traiteur et nous avons sélectionné ensemble un bon menu pour des retrouvailles !
- Combien de temps cela vous a-t-il pris pour organiser cette réunion ?
Dès le mois d’avril, j’ai programmé une date de réunion pour le samedi 27 septembre ou le samedi 4 octobre 2014. Après un rapide sondage, la date du 4 octobre a été retenue.
J’ai eu ensuite un contact téléphonique avec les membres d’une pré-liste de participants afin de leur présenter l’objet de la rencontre et obtenir leur adresse de messagerie.
J’ai recherché ensuite d’autres participants, sur la base d’une tranche d’âge de naissance de 1940 à 1950, c’est à dire une scolarisation de 1947 à 1957. Trombi.com a été pour moi très utile : photos de classe, repérage des inscrits avec possibilité de laisser un message.
La rencontre étant programmée le samedi 04 octobre 2014, 6 mois ont été nécessaires pour organiser la journée. À l’occasion de chaque contact téléphonique, je précisais bien que chaque conjointe ou conjoint serait le ou la bienvenu(e).
- Était-ce difficile ?
Je ne peux pas dire que ce fut difficile car j’étais dans mon domaine. Il faut cependant relancer plusieurs fois les invités pour l’inscription définitive ou le versement de l’acompte et du solde de la journée. Il faut aussi gérer les désistements de dernière minute qui sont toujours très décevants. J’ai donc envoyé un courriel général afin de préciser les règles de désistement.
- Combien de personnes étaient nécessaires pour organiser l’événement ?
Il faut systématiquement une personne très impliquée dans l’événement (ce fut moi) pour la recherche des participants. Une autre personne (prénom ?) s’est chargée de l’organisation : recherche d’une salle dans la commune et d’un traiteur, puis toutes les négociations afférentes.
Enfin les participants de la première heure ont été invités à rechercher, dans leurs relations personnelles d’autres participants.
- Êtes-vous retournés dans votre école ?
Nous ne sommes pas retournés dans notre école car la municipalité nous avait prêté une salle communale pouvant accueillir 120 personnes. Tout était sur place : traiteur, orchestre, chorale. La chorale est dirigée par une ancienne élève dont les parents habitaient à côté des miens. J’avais totalement perdu de vue cette camarade et ne connaissais que son prénom et son nom de jeune fille. Les réseaux sociaux m’ont permis de trouver son nom marital. Quelle ne fut pas ma joie lorsque je l’ai eue au téléphone après plus de 60 ans de séparation !
- Comment s’est déroulé le retour à l’école de votre enfance avec d’anciens camarades de classe ?
Comme dit précédemment, nous ne sommes pas retournés dans notre école. Je tiens à préciser la chose suivante : les invités de cette journée étaient les anciens élèves de l’école primaire, des élèves de l’école privée, les anciens de la Maison des Jeunes et de la Culture «MJC», nés entre 1940 à 1950.
- Combien de personnes ont été invitées ?
J’ai contacté plus de 100 personnes réparties dans toute la France. La recherche fut fastidieuse pour joindre les femmes, je n’avais bien souvent que leur nom de jeune fille. J’ai amplement utilisé l’annuaire électronique et les réseaux sociaux.
- Combien de personnes ont répondu positivement ?
Le nombre de convives ayant répondu positivement a été pour moi très motivant. Il augmentait tous les jours, surtout à la fin, pour atteindre le nombre impressionnant de 84 personnes. Leur répartition dans les régions ou les départements est remarquable : Loire-Atlantique, Drome, Rhône, Paris, région parisienne, Savoie, Haute Savoie, Bouches du Rhône et l’ensemble de l’Isère…
- Qu’avez-vous fait lors de vos retrouvailles ?
L’arrivée des participants prévue pour 11 heures, a été très progressive. Nous avons pris le temps de nous reconnaître et discuter abondamment. J’avais invité le Maire de notre commune, afin qu’il partage avec nous le pot d’accueil. Sa présence a permis à certains d’entre nous de discuter de sa commune, au passé comme au présent.
Vers 13 heures nous sommes passés à table. Comme à l’école, j’ai fait l’appel des convives et leur ai demandé de se lever afin d’être identifiés. En effet, à deux ou trois près, nous ne nous connaissions guère, n’étant pas dans les mêmes classes, voire les mêmes écoles, seuls les noms nous étaient parfois familiers.
- Qu’est-il arrivé ?
Placés souvent par affinité, à table, nous avons échangé entre voisins. Nous avons partagé ou réveillé des souvenirs anciens. Nous nous sommes souvent déplacés vers d’autres tables pour retrouver d’autres vieux camarades. Nous avons dansé et apprécié des chansons d’antan. Un collègue nous a même fait chanter.
Un point important également, une association de la Tronche, notre village de 6 500 habitants, qui produit et édite des livres commémoratifs les a exposés. De nombreux Tronchois ont acheté cet ouvrage-témoignage du passé de leur village mais aussi de leur propre jeunesse. Le temps passant, nous sommes vite arrivés à l’heure du dîner qui a rassemblé 19 convives, plus pour poursuivre l’échange de souvenirs, que pour manger.
- Quelque chose de spécial à ajouter ? Sentiments ? Émotions ? Anecdote ?
Comme partout ailleurs en France, en 1947, la mixité n’existait pas et nous ne pouvions apercevoir les filles qu’à la récré au travers d’un grillage. Ceci mettait un frein à la fréquentation des garçons et filles. Heureusement, dans les années 1960, la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) a contribué à effacer ce handicap, bien que de nombreux parents ne souhaitaient pas que leurs filles rencontrent des garçons…
Quelque chose me tient à cœur : les souvenirs de jeunesse sont indestructibles. C’est la seconde fois que je fais ce constat. La première fois, il y a 3 ans, certains n’avaient pas hésité à venir du Nord de la France et d’autres du Sud-ouest, pour retrouver leur lieu de naissance et de jeunesse !
Comment les jeunes d’aujourd’hui vivront-ils leurs souvenirs d’enfance, alors que certains n’ont pas les racines solides que nous avions ? Leur vie scolaire nous semble si dure et tumultueuse !
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Crédit photo : DR.