Nous ouvrons notre "club" à d'autres années de promotion
- Comment s'est déroulée votre recherche d'anciens camarades de classe ?
Cela fait déjà quatre ou cinq ans que nous nous réunissons entre sexagénaires du lycée Toulouse Lautrec. Nous sommes en générale une vingtaine par réunion et le groupe est plus ou moins complet à chaque repas de retrouvailles. Ces personnes-là étaient invitées mais au moment de Pâques, ils partent rendre visite à leur famille. Six de ce groupe d'habitués étaient là.
Pour trouver d'autres anciens du lycée, j'ai utilisé vos services via la publication d'une annonce de réunion de classe. Assez rapidement, 128 personnes se sont mises sur la liste des participants. Ce qui m'a donné beaucoup d'espoir sur la réunion à venir. Malheureusement, cet espoir s'est étiolé. De l'intention à l'action, il y a une déperdition terrible. Certaines personnes m'ont répondu qu'ils ne viendraient pas car nous ne sommes pas de la même promotion. J'ai expliqué que justement, l'intérêt était d'ouvrir notre "club" à d'autres années de promotion.
- Y a-t-il une association d'anciens élèves au sein du lycée pour vous aider dans vos retrouvailles ?
À ma connaissance non. Lorsque j'ai pris contact avec notre surveillant général de l'époque, qui a plus de 80 ans aujourd'hui, il m'a dit que ce serait une bonne idée qu'il y ait une association d'anciens. Nous allons donc en créer une. Nous l'appellerons "la salade et le grillon" en souvenir des cafés aux abords du lycée. Dans l'année qui vient, nous allons créer les statuts et tout ce qu'il faut pour une association en bonne et due forme. Si notre surgé a la bonne idée d'être toujours des nôtres, il sera président d'honneur.
- Combien de temps cela vous a-t-il pris pour organiser cette réunion ?
Je m'y suis pris deux mois avant la date et honnêtement je n'y ai pas consacré beaucoup de temps. Une fois l'annonce de la réunion passée, je n'ai pas eu grand-chose à faire. J'ai tout de même modifié l'annonce pour la faire "vivre". Cela a généré plus de 150 visites sur mon profil !
- Combien de personnes étaient nécessaires pour organiser l'événement ?
Nous avions fait une première réunion avec une poignée d'habitués de ma génération. Nous étions quatre avec des avis divergents, donc j'ai organisé seul cette réunion ouverte à toutes les promotions. Cela s'est résumé à la publication de l'annonce, le suivi des inscriptions et puis la logistique pour le repas. Comme le nombre de participants n'a pas été aussi conséquent que ce que j'avais prévu, j'ai annulé le traiteur et la salle des fêtes de mon village et j'ai fait les retrouvailles chez moi.
- Êtes-vous retournés dans votre école ?
Non, pour plusieurs raisons : la première, c'est une raison pratique. J'habite à une vingtaine de kilomètres du lycée, et cela aurait compliqué de faire venir les gens au lycée, puis de les faire venir chez moi. La seconde raison, c'est que beaucoup ne reconnaîtraient pas le lycée. Au début des années 60, c'était un petit établissement annexe du collège des Chalets qui s'appelait le lycée Nord. Aujourd'hui, c'est un très gros bahut, qui va jusqu'à l'enseignement post-baccalauréat avec les BTS. Le lieu en lui-même n'a plus rien à voir avec ce que beaucoup d'entre nous ont connu.
- Combien de personnes ont été invitées ?
L'annonce a été publiée sur Trombi, je ne saurais dire combien de personnes l'ont vue mais un peu moins de 130 personnes ont répondu à l'événement.
- Combien de personnes ont répondu positivement à cette invitation ?
Sur 130 personnes ont répondu à l'événement, une vingtaine de personnes ont répondu positivement et une quinzaine d'entre eux sont effectivement venus. Je sais que bon nombre de personnes préinscrites ne sont pas venues car leurs camarades de classe ne venaient pas. Finalement, peu ont fait le pari de se dire "au pire des cas, je passerais une journée agréable avec de nouvelles personnes, au mieux, je retrouverais mes amis du lycée".
- Qu'avez-vous fait lors de vos retrouvailles ?
Nous nous sommes retrouvés vers 11h30 pour nous quitter vers 17h. Cela a été relativement court comme retrouvailles ! Nous avons profité du beau temps dans mon jardin entre la pluie du matin et l'orage du soir. Nous nous sommes regroupés par tranche d'âge. Parmi les quelques-uns que nous ne connaissions pas, ils se sont tous retrouvés, à deux exceptions près, avec des personnes de leur parcours, qui s'étaient croisés ou avaient été dans la même classe, eu les mêmes professeurs. Il y avait donc les "anciens" qui se connaissent bien, et les plus jeunes qui se sont trouvés. Nous avons beaucoup parlé pour évoquer nos souvenirs. Nous avons trouvé des points communs entre les anciennes et les jeunes générations. Nous avons également pointé les différences, notamment, la disparition des sorties. À l'époque, nous avions deux sorties annuelles dont une à St Férréol. Il n'y a plus de soirées théâtre non plus. À l'époque nous avions une soirée annuelle au théâtre des Mazades.
À cette réunion, peu de personnes ont apporté des photos de classe pour la bonne raison que les jeunes générations n'en ont pas eue ! J'étais sidéré que cette tradition de photo de groupe se soit perdue. Quel dommage, ils n'auront pas ce plaisir que nous avons eu à retrouver les clichés et commenté les looks de l'époque ou le professeur présent sur l'image. C'est hallucinant de voir que retrouver ses amis, voir des photos, ça vous booste la mémoire de façon extraordinaire ! J'avais oublié beaucoup de noms, de visages et puis petit à petit les noms sont revenus, les histoires aussi. C'est génial !
Dans la conversation, le sujet est venu sur une ancienne prof de français surnommée "le crapaud" qui était semble-t-il vieux jeu. Et l'une d'entre nous a dit "n'empêche qu'elle m'a donné le goût de la poésie !". Elle a d'ailleurs écrit un poème intitulé "Toulouse Lautrec". Il sera certainement publié sur la page souvenirs du lycée.
- Qu'est-il arrivé ?
Le hasard a voulu que malgré le faible nombre de personnes présentes, quatre se sont retrouvées. Parmi ces personnes, un a fait le voyage depuis les États-Unis où il travaille pour un grand laboratoire français. Il venait en région toulousaine pour les vacances de Pâques voir ses enfants et en a profité pour venir aux retrouvailles. C'était superbe, le but de ces retrouvailles est donc atteint.
- Avez-vous une anecdote ?
Je me souviens que les garçons de première et de terminale avaient une certaine accointance avec les pions. Je ne crois pas que ce soit très fréquent. Ces bonnes relations sont nées de la passion du rugby. Nous avions un surveillant général, M. Angot, qui est toujours en vie, qui entraînait l'équipe du lycée. Cette équipe se composait de pions et d'élèves, ce qui a créé des liens forts. D'ailleurs, ils nous passaient bien des bêtises, comme lorsqu'ils nous prenaient à fumer dans le lycée, ils ne disaient rien et se joignaient à nous !
En 1965, nous étions une classe de trente élèves, et cette année, ils ont fait redoubler 15 élèves ! Je pense que c'était dû à la sévérité de l'époque.
En 1968, en classe de première nous avons décidé Alain, une copine, un autre copain et moi, de passer le bac littéraire en candidats libres. Cela semblait plutôt facile de passer le bac cette année-là, j'ai donc lancé ce pari à mes camarades au moins pour s'entraîner à passer l'épreuve qui me faisait assez peur. Nous avons donc révisé tous ensemble et présenté l'épreuve au lycée Fermat. Sur les quatre, trois ont décroché le diplôme. Parmi ces trois bacheliers, il y avait Alain que ça n'arrangeait pas du tout d'avoir un bac littéraire classique. Lui était en filière sciences expérimentales et se dirigeait plutôt vers une carrière scientifique. Ses parents lui ont dit : "ce n'est pas bien grave si tu as deux bac, fais ton année de terminale quand même comme cela tu pourras faire les études que tu veux". En 1969, il est revenu au lycée Nord et a passé son bac... qu'il a raté ! C'est le seul que je connaisse qui ait réussi son bac en première et loupé en terminale.
- Quelque chose de spécial à ajouter ? Sentiments ? Émotions ?
Je recherche le maximum d'archives en vue de la création de l'association d'anciens élèves : les exemplaires du journal du lycée qui s'appelait "Mine de rien" qui a existé de la fin des années 1960 aux années 1970 par exemple. Il était fait par les élèves. C'est la mémoire même du lycée.
Crédit photo : DR.
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