Préparatifs du centenaire du lycée Pierre Emile Martin de Bourges
- Qui a eu l'idée de fêter ce centenaire ?
C'est moi ! Si je n'avais pas fait de recherches historiques sur le lycée, personne ne saurait à Pierre Emile Martin qu'il y a un centenaire à fêter en 2010 ! J'ai commencé à rechercher des informations sur le lycée à partir de 1998. Un ancien professeur avait attisé ma curiosité en m'apprenant qu'avant le lycée était un ancien couvent. J'ai voulu creuser un peu la question.
- Comment avez-vous informé les anciens élèves de ces festivités ?
Madame le proviseur a demandé à tous les professeurs de lister les noms des anciens dont on se rappelait et dont on avait les coordonnées. Malheureusement beaucoup de personnes n'ont pas reçu l'information car il n'y a pas d'association d'anciens élèves active au sein de l'établissement.
- Combien de temps cela vous a-t-il pris pour organiser cet anniversaire ?
Disons que ça fait douze ans que je travaille dessus. Je vais aux archives municipales, aux archives départementales, je rencontre des anciens élèves qui ont parfois plus de 80 ans. J'ai donc réuni énormément de témoignages. Mais je me suis mis véritablement à l'organisation du centenaire depuis que je suis à la retraite c'est-à-dire 2008. Depuis un an, la proviseure a mis en place des réunions avec tout le personnel pour accélérer les choses.
- Était-ce difficile ?
Oui, surtout pour motiver les gens. Mes collègues ont déjà beaucoup de préoccupations professionnelles avec le climat social actuel. Cette année, des classes de seconde ont été supprimées et les gens ont peur de perdre leur emploi ou que les conditions d'exercer se dégradent. Néanmoins, j'ai des collègues qui me donnent un coup de main en me fournissant du matériel et des informations pour les expositions et les conférences.
- Combien de personnes sont mobilisées pour l'organisation du centenaire ?
Je ne suis pas seul ! Il y a presque tout le personnel : le proviseur, le proviseur adjoint, le chef des travaux, l'intendant, les agents de services qui jouent un rôle très important. En effet, on a quelques oeuvres d'art dans le lycée notamment une fresque de Yves Brayer, une statue de Marcel Gili et une mosaïque de Georges Rohner. On va donc mettre en valeur ces oeuvres. La fresque était recouverte d'un panneau, elle a été dégagée, on a nettoyé la statu et la mosaïque. Les agents de maintenance ont également retrouvé en 1998 un bronze (représentant un directeur de l'établissement) qui était entreposé dans une cave depuis la 2nde guerre mondiale réalisé par Henri Jossant qui a été élève dans les années 1880.
- Quels événements auront lieu dans l'établissement ?
Nous allons sceller le bronze dans le mur d'entrée de l'établissement. Son dévoilement aura lieu vendredi. Le vernissage de l'exposition aura lieu le même jour à 18h30.
Le 8 octobre à 18h30, je ferais une conférence sur l'histoire du lycée qui commence en 1833 et non en 1910. Ce que nous fêtons cette année, c'est l'installation du lycée sur le site de Gionne.
Le 15 octobre à 18h30, Annie Laurant, ancienne professeur de physique au lycée et auteur de deux ouvrages sur la métallurgie dans la région Centre, fera une conférence sur Pierre Emile Martin et le procédé Martin.
La conférence du 19 octobre, toujours à 18h30, portera sur l'évolution de l'enseignement technique et sera menée par Christian Champion.
- Combien de personnes ont été invitées ?
Pour le vernissage, on doit avoisiner les 500 personnes. Mais nous savons bien que tous ne pourrons être présents le jour J.
- Quelque chose de spécial à ajouter ? Sentiments ? Émotions ? Anecdotes ?
Entre 1905 et 1910, la municipalité ne savait pas trop quoi faire de l'établissement. Pendant un moment, on a envisagé d'y mettre des militaires puisqu'ils étaient à l'étroit dans leur caserne. Et puis un député a proposé d'y installer des jeunes filles dépravées venant de Paris. Ces anciennes prostituées auraient pu venir vivre ici puisque les bâtiments sont entourés de très hauts murs et que c'était une bonne façon de les enfermer sans les mettre en prison. Mais le projet n'a pas vu le jour car se trouvait juste en face un hôpital militaire et on craignait que les militaire n'aient pas peur de sauter le mur !
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